Un parcours atypique n’est jamais le fruit du hasard. Dans un monde minuté à la perfection, il est difficile de naviguer « électron libre »… pour autant, malgré les risques, il est tentant de vouloir rester libre.
Du plus loin que l’on se souvienne, nous avons toujours aimé dessiner, et très vite nous sommes tombés amoureux des couleurs. Nos parents nous encourageaient dans cette direction car ils ont toujours eu un goût prononcé pour l’art. Notre père réalisait des tableaux durant ses périodes d’inspiration et notre mère s’est toujours intéressé au dessin…
En grandissant, transcrire notre imaginaire en images n’était plus notre seule passion. L’expliquer par des mots l’était devenue tout autant. Puis nous avons découvert la BD qui nous a tout de suite séduit. Moebius, Olivier Ledroit, Enki Bilal, Jodowrowski, Gimenez, Philippe Druillet, Yslaire, Takehiko Inoué, Katsuhiro Ōtomo, Masami Kurumada et tant d’autres auteurs… nous ont initié à sa magie.
C’est alors que la BD nous est apparue comme la clef de l’équation qui nous permettrait de tout réunir. La bande dessinée a son langage propre, aussi nous a-t-il fallu l’apprivoiser. Notre aventure dans la bande dessinée a commencé dans l’adolescence quand nous avons pris goût à conter des histoires de cette manière. Cela ne nous a ensuite plus quitté.
On peut dire que tout a pris un tournant en 2003, quand pour la première fois nous avons envisagé de devenir professionnels dans le monde de la BD. Dans ces périodes nous rencontrions notre cher ami Kael,
un artiste dans nos ages qui nourrissait la même ambition. Ce fut la rencontre de trois fortes personnalités. C’est alors que nous avons créé le RKC, qui avait et a toujours, pour vocation de réfléchir à l’élaboration de projets et surtout de viser le meilleur niveau en développant les moyens de l’atteindre. Déjà à cette époque Marion, la muse de Rodolphe, nous suivait dans notre quête.
En 2004 nous nous sommes confrontés au milieu professionnel. Il était évident que nous n’étions pas suffisamment préparés. Nous sommes retourné à nos crayons et à nos pinceaux. De nombreux ouvrages devaient nous aider à présent, pour mieux comprendre cet Art mystérieux qu’est la BD…
Nous étions face à un problème, maintenant que nous connaissions mieux la BD, il nous fallait aller plus loin et comme nous pratiquions l’huile, l’acrylique et l’encre de chine, nous devions trouver une unité dans cette liberté.
Le projet du Dragon Planète a été retenu parce que le plus « no limit ».
Par bonheur des personnes et la ville d’Auvers-sur-Oise ont cru en nous et ont accompagné le projet, afin qu’il naisse dans de bonnes conditions. (Nous remercions d’ailleurs au passage Loic Gestin, Pierre Callendreau, Laurent Picard et tout le service jeunesse ainsi que Jean-Pierre Becquet, le maire d’Auvers sur Oise, enfin tous ceux qui ont soutenu le projet.)
Voilà comment les 2000 premiers albums ont vu le jour en 2009. Nous étions partenaires avec une maison d’édition, mais bientôt les effets de la crise la firent couler. Nous nous retrouvions avec tout le stock et face à un dilemme: fallait t-il le prendre en charge nous même ou faire la quête auprès des paquebots d’éditeurs? Nous avons décidé dans un premier temps d’atteindre les lecteurs par nous même. C’est ainsi qu’a commencé la route au fil des festivals, pour que les gens découvrent le premier opus.